vendredi 11 mai 2007

Chérir le passé, est-ce forcément renier le futur ?

Il est des souvenirs partagés avec une personne extraordinaire qui me reviennent lorsque je ferme les yeux. Où que je sois, quoi que je fasse, il ne se passe pas une heure sans qu'une image, une pensée tendre ne me saisisse le coeur et l'enserre d'une douceur incomparable. Ils ne remontent qu'à un ou deux ans, et pourtant ils pourraient s'être déroulés il y a 30 ans, je sais que cette sensation serait identique. J'ai même tendance à croire qu'elle s'accentue avec les semaines et les mois qui passent.
Avez-vous déjà connu cela ? Ce sentiment de perfection, d'avoir atteint une fois dans votre vie un état de grâce tel que rien d'autre n'a pu et ne pourra surpasser ces moments-là. Cette sensation d'avoir côtoyé un Ange, d'avoir entrevu le paradis. Et aujourd'hui, je sais au fond de moi que même si j'aurai à l'avenir encore de nombreux moments de joie, aucun n'égalera, même de loin, ce que j'ai ressenti. Ni l'amitié, ni l'amour physique, ni l'amour, ni ces évènements censés être les plus beaux jours de votre vie, la paternité, le mariage, rien n'a égalé et n'égalera cela.
Aujourd'hui, les relations que j'entretiens avec cette personne extraordinaire ont changé. La vie a fait cela et quelque part, nous l'avons laissé faire. J'ignore si un retour aux sources est possible et en tout cas, en l'état actuel, je ne le crois pas, même si j'entretiens toujours cette flamme d'espoir au fond de moi. Mais pour l'heure, ce que je vis auprès d'elle depuis près d'un an est l'ombre du paradis. Les mêmes sentiments, mais masqués par une sorte de mélange de peur, de bienséance, d'altruisme, de sacrifice et de raison. J'ai tout tenté pour essayer d'effacer ce que la vie a créé comme obstacles, mais je n'y suis pas parvenu. Mais aujourd'hui, je sais que j'ai mal de vivre ces sentiments voilés par tant de masques, et je me réfugie dans le passé, ce qui m'éloigne encore plus de ma personne extraordinaire qui, elle, pense ou pensera que je ne l'accepte plus telle qu'elle est aujourd'hui.
Ma pensée à moi c'est qu'accepter cela, c'est accepter tous ces masques, accepter de dire que c'est juste et qu'on a raison de voiler le paradis. Et je ne peux pas m'y résoudre...

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