jeudi 26 avril 2007

La vertu, c'est quoi ?

"Qu'est-ce que la vertu ?": voilà une question que je me pose souvent. Loin des considérations d'une vertu liée à la chasteté, voire à une sexualité "saine" et exclusive, je n'ai pas la sensation d'être un être vertueux. Si si, sincèrement et sans vouloir me descendre, je n'ai pas cette opinion de moi qui me permettrait de me regarder le soir dans le miroir avec un petit air satisfait. Quoique, la satisfaction de soi serait peut-être une offense à cette vertu qu'est l'humilité. Disons plutôt: me regarder avec sérénité et confiance, me savoir parmi les justes. Non, je ne suis pas un mauvais, un méchant, je me situe entre les deux, comme l'immense majorité des individus qui foulent cette Terre. Et c'est ce qui fait pourquoi la conscience humaine en général est relativement médiocre. En gros, j'y participe :)

Ok j'arrête le négativisme, j'analyse ma situation et je reviens à ma question de départ: "qu'est ce que la vertu ?". Pour moi, la vertu est un ensemble de valeurs qui suscitent l'admiration et le respect. Je veux dire: la vraie admiration, pas celle qu'on certains devant la célébrité ou la richesse...
Les exemples de personnages vertueux sont légions dans la littérature, la mythologie et la tradition populaire. Moi je vais faire dans le moins raffiné... Il faut que je remonte loin, mais lorsque j'étais petit, j'ai été littéralement aspiré par un monde créé par un anglais nommé Richard Garriott. Cet homme n'était ni un écrivain, ni un prophète. Il créait (et crée toujours si je ne m'abuse) des jeux vidéos.
Ce monde qui m'a tant attiré était bel et bien celui d'un jeu vidéo (quelle jeunesse décadente, se lamenteront certains, pour avoir comme premier exemple de vertu un vulgaire jeu vidéo). L'histoire était tellement riche qu'il était simple de fermer les yeux et s'imaginer vivre mille aventures au cœur de ce royaume imaginaire nommé Britannia. Il s'agissait d'un monde Héroic Fantasy, jusque là rien d'extraordinaire... Ce monde était gouverné par un monarque bon et généreux nommé Lord British. Régulièrement, quand le danger menaçait le royaume, il faisait appel à un étranger venu d'ailleurs mais intimement lié à son monde: l'Avatar. L'Avatar est l'incarnation des 8 vertus qui constituent les fondements de Britannia. Il se doit de les servir et de les défendre, même au cœur de l'adversité.

Ces vertus sont:

1. La valeur
2. L'honnêteté
3. La justice
4. La compassion
5. Le sacrifice
6. La spiritualité
7. L'honneur
8. L'humilité

Incarner ces vertus dans un jeu et dans mes rêves était grisant, et encore aujourd'hui, j'essaie de me rappeler celles-ci car elles résument bien ce que représente pour moi la Vertu en tant que telle. Un sentiment exaltant qui procure une foi intense en soi et en l'humain.
Se résoudre à la médiocrité comme une fatalité due à sa seule existence est une échappatoire facile. Et même si je m'y baigne la majorité du temps, il m'arrive d'accrocher à ces quelques sursauts de valeur. Ils m'élèvent et me donnent l'impression de vivre.

En fait, je crois que Richard avait tout compris...

mardi 17 avril 2007

Elle

Elle est un sentier étoilé dans la nuit d'encre et menant Dieu seul sait où.
Tes desseins sont parfois bien obscurs, Seigneur des Mondes du dessus et des dessous.
Des mille et un dessous de nos chutes interminablement vaines.
Ces puits sans fond où soufflent les vents des plus hautes plaines.

Elle est la marche blanche et vernie d'un escalier vermoulu et sans fin.
L'espace d'un pas que l'on imaginerait volontiers éternel, le contact pur et frais d'un bois de satin.
Pourquoi monter encore lorsque nos pieds ressentent cette douceur.
Lambeaux inertes rendus vivants par un simple contact de couleur.

Elle est la porteuse de toutes les clefs de l'univers, prisonnière des tourments de la terre.
Sans le savoir chargée de cette riche ferraille, elle se blesse contre les portes étrangères.
Est-ce dans le noir qu'une âme irradie de son éternelle beauté ?
Au sein d'une existence trop facile, qu'a-t-elle à apprendre, à deviner et à révéler ?

Elle est le papier sur lequel s'écrivent les plus belles histoires.
Si mon encre coule sur sa peau nue plus douce que mille roses, il n'y laisse aucune souillure noire.
Les mots convergent vers ses formes, glissent sur ses hanches et se répandent jusqu'à ses pieds.
Et l'encre devient verte quand, après un long cheminement idyllique, elle en devient imprégnée d'Elle.

Elle est l'écrin de cette Vie qu'Il a voulu faire rayonner sans cesse davantage.
Comme une main tendue vers les âmes pures en attente de sauvetage.
Pour ceux qui entrevoient le mécanisme et qui auront la joie béate de le voir en fleur,
Ceux-là sauront que le plus beau des bijous n'est rien s'il n'est mis en valeur.

Pourquoi ?

Cela fait plusieurs semaines que cette idée me trotte dans la tête... Un blog, pourquoi faire ? Ce que j'ai envie de dire ou d'écrire, ne pourrais-je pas simplement me borner à le consigner dans un petit carnet que je rangerais quelque part au dessus d'une garde-robe ou dans un tiroir, sous une pile de livres anodins ? Ne pourrais-je pas simplement le partager oralement avec des personnes de confiance ?
N'est-ce pas lâche quelque part de balancer sur la toile ce flot de pensées et d'idées personnelles pour qu'au final, je ne puisse recevoir peut-être que les impressions d'illustres inconnus (ne le prenez pas mal !). N'est-ce pas la traduction d'une crainte de choquer, blesser, décevoir ceux à qui je pourrais en parler, ceux qui font partie de ma vie de tous les jours ? Je n'en sais rien, je n'ai pas encore trouvé la réponse, mais une chose est sûre: j'ai ce besoin en moi de communiquer, de crier ces choses dans un espace plus grand et moins cloîtré que dans celui, confiné et aseptisé, du petit carnet que je balancerais par dessus la garde-robe. Et puis, sait-on jamais, il pourrait se casser la figure derrière et je n'ai pas envie de déplacer ce chef-d'oeuvre d'art contemporain ! Je pourrais en parler à une Personne particulière, tout comme je le faisais auparavant, mais cette personne si chère à mon coeur traverse un passage difficile et je me dois de la laisser respirer quelque peu. Mais qui sait, un jour, elle tombera peut-être sur ce blog et se reconnaîtra à coup sûr.

Le plus dur sera d'écrire sans que personne ne s'en doute dans mon entourage. Mais cette partie-là, c'est mon problème, nous verrons en temps voulu...