mardi 28 août 2007

Je ne vous parlerai pas d'Elle

Je vous dirai ma vie dans son nu le plus blême
Dans les matins pâlis ou plus rien me protège
Je vous dirai mes cris jusqu'aux plus imbéciles
Je vous livrerai tout jusqu'au bout de mes cils
Tous mes gestes, promis, tout ce que je pense
De mes coups de colère à mes coups de romance
En toute complaisance, en toute impudeur
Compte rendu fidèle de toutes mes heures
J'avouerai tous les trucs interdits, les méthodes
Je vous dirai les clés, vous livrerai les codes
Les secrets inconnus à lire entre les lignes
Les talismans perdus, les chiffres et les signes
Mes arrière-pensées avec inconscience
Mes goûts et mes dégoûts et tous mes coups de chance
Même sans intérêt, même un peu faciles
Mes fantasmes enterrés, mes idées les plus viles

Mais je ne vous parlerai pas d'elle
Je ne vous parlerai pas d'elle
Elle est à côté de moi quand je me réveille
Elle a sûrement un contrat avec mon sommeil
Je ne vous parlerai pas d'elle
Elle est mon sol, elle est mon Ciel
Elle est là même où mes pas ne me guident pas
Elle réinvente la Vie là où elle n'y est pas
Elle est plus que ma vie elle est bien mieux que moi
Elle est ce qui me reste quand je fais plus le poids
Je ne vous parlerai pas d'elle

lundi 27 août 2007

Out on your corner in the pouring rain

I don't mind spending everyday
Out on your corner in the pouring rain
Look for the girl with the broken smile
Ask her if she wants to stay awhile
And she will be loved
She will be loved

Tap on my window knock on my door
I want to make you feel beautiful
I know I tend to get so insecure
It doesn't matter anymore

It's not always rainbows and butterflies
It's compromise that moves us along, yeah
My heart is full and my door's always open
You can come anytime you want

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"Sans toi, je ne pourrais plus vivre"


Combien de fois se l'est-on dit ? Combien de fois l'avez-vous dit ? Les yeux dans les yeux et la main sur le coeur. Avec autant de vérité sincère qu'il est possible d'en avoir. Avec la certitude que si l'on perd l'autre, si l'on en est éloigné définitivement, on finira par en mourir de chagrin et de solitude.

Pourtant, lorsque cela se produit, on ne meurt pas. On finit même par vivre avec son chagrin, avec sa solitude, comme si elles faisaient désormais partie de nous, de notre quotidien. Et parfois, on se surprend à rire et on s'en veut. On se demande si en riant, si en éprouvant un peu de joie, on trahit l'autre, on reconnaît avoir menti "ce jour-là".

Et puis, plus le temps passe, plus les jours s'égrènent, plus on comprend ce que cela signifie. Simplement qu'une partie de soi est morte ou encore agonisante. Celle qui reste est une sorte de papillon sorti à la hâte de sa chrysalide. Un peu incomplet, perdu et sans réel but, mais toujours vivant.

La plupart du temps, le seul but de ce papillon consiste à être à nouveau une entité de valeur, qui pourrait à nouveau souffrir et se perdre. Un être qui pourrait dire à un autre papillon que sans lui il mourrait en tant que tel et donnerait naissance à un autre être incomplet. Encore un.
Mais parfois, le papillon récemment libéré de son cocon refuse de reproduire ce schéma. Peut-être parce que son ancienne enveloppe n'est pas tout à fait morte. Peut-être parce que sa Mémoire a survécu à la chrysalide. Peut-être parce qu'il n'en a pas besoin.

Ou peut-être parce qu'il sait que, quelque part, un autre papillon inachevé et récemment libéré de son cocon vole, sourit, rit, puis se pose et ferme doucement ses ailes aux côtés d'une goutte de rosée.