mardi 17 avril 2007

Elle

Elle est un sentier étoilé dans la nuit d'encre et menant Dieu seul sait où.
Tes desseins sont parfois bien obscurs, Seigneur des Mondes du dessus et des dessous.
Des mille et un dessous de nos chutes interminablement vaines.
Ces puits sans fond où soufflent les vents des plus hautes plaines.

Elle est la marche blanche et vernie d'un escalier vermoulu et sans fin.
L'espace d'un pas que l'on imaginerait volontiers éternel, le contact pur et frais d'un bois de satin.
Pourquoi monter encore lorsque nos pieds ressentent cette douceur.
Lambeaux inertes rendus vivants par un simple contact de couleur.

Elle est la porteuse de toutes les clefs de l'univers, prisonnière des tourments de la terre.
Sans le savoir chargée de cette riche ferraille, elle se blesse contre les portes étrangères.
Est-ce dans le noir qu'une âme irradie de son éternelle beauté ?
Au sein d'une existence trop facile, qu'a-t-elle à apprendre, à deviner et à révéler ?

Elle est le papier sur lequel s'écrivent les plus belles histoires.
Si mon encre coule sur sa peau nue plus douce que mille roses, il n'y laisse aucune souillure noire.
Les mots convergent vers ses formes, glissent sur ses hanches et se répandent jusqu'à ses pieds.
Et l'encre devient verte quand, après un long cheminement idyllique, elle en devient imprégnée d'Elle.

Elle est l'écrin de cette Vie qu'Il a voulu faire rayonner sans cesse davantage.
Comme une main tendue vers les âmes pures en attente de sauvetage.
Pour ceux qui entrevoient le mécanisme et qui auront la joie béate de le voir en fleur,
Ceux-là sauront que le plus beau des bijous n'est rien s'il n'est mis en valeur.

1 commentaire:

Véronique a dit…

Alors il est donc possible d"avoir ELLE en soi...