mercredi 18 juillet 2007

Ces choses qui font froid dans le dos

Il y a vingt ans d'ici, lorsqu'on parlait de la Chine, immédiatement venaient à l'esprit d'immense rizières où des paysans coiffés d'un chapeau pointu travaillaient consciencieusement, le tout dans un paysage idyllique et varié. On se disait: ces gens là ne doivent pas gagner lourd, la vie doit être dure et certains jours, ils ont peut-être du mal de trouver de quoi se nourrir, mais au moins, ils vivent dans un environnement sain, dans le respect de leurs traditions.


C'est certainement stéréotypé à fond les manettes, mea culpa, mais c'était un peu ma vision des choses. Jusqu'à il y a quelques semaines.
En effet, j'ai lu dans un magazine un reportage sur la société chinoise et la course à l'industrialisation qui se déroule actuellement. Les villes champignons où les manufactures et industries voient le jour par centaines quotidiennement et où des dizaines de milliers de travailleurs affluent des campagnes avoisinnantes.
Le principe est simple: les villes chinoises défrichent à tout va et vendent de grandes quantités de terrain à de petits entrepreneurs en quête de fortune. L'activité économique connait un boum sur quelques mois. La ville accueille alors des milliers de nouveaux citoyens à la recherche de travail et donc, récolte davantage d'impôt. Jusqu'à ce que les prix grimpent trop et que ce manège recommence dans une ville un peu plus loin.

Pourquoi ca me fait froid dans le dos ? me demandera-t-on. Cela se passe à des milliers et des milliers de kilomètres d'ici.

En fait, j'ai mal de voir toutes ces personnes qui se détournent de la terre, qui viennent par millions s'entasser dans des appartements de 20 mètres carrés, pour obtenir un salaire fixe, davantage de sécurité. Une fourmilière, une vraie fourmilière où chaque individu vit pour un travail qui le fait vivre.

C'est facile pour moi de dire cela, moi qui vis dans un pays occidental où l'industrialisation garde quand même des limites que la Chine ne semble pas vouloir placer. Je n'ai jamais eu faim de toute ma vie, je n'ai jamais eu cette pression qui menaçait ma famille, l'espoir d'un jour meilleur dans une grande ville où l'argent parviendrait plus facilement jusqu'à moi.

Mais tout de même. Aujourd'hui je me dis que je serais prêt à vivre moins confortablement, avec moins de diversité et de luxe alimentaire, si je pouvais m'éloigner davantage des villes, des bureaux, de l'informatique et du reste. Quel bonheur que de pouvoir vivre de sa propre production. Subvenir à ses besoins sans pour autant être aisé, à l'écart de l'agitation, loin des patrons et du train-train. Sans internet, lecteurs dvd, home cinema et autres. Pourquoi pas une vie au grand air, avec de vraies valeurs, de vraies envies et de vraies sensations. Une vie en solitaire ou presque... une vie en clan. Pour moi, cette vie-là est la seule qui vaudrait la peine d'être vécue.

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