mercredi 5 septembre 2007

Je suis une ordure

Sisi, définitivement. Il y a quelques jours, il s'est passé quelque chose qui m'a fait me regarder sous un jour nouveau. Un coup d'oeil sur une partie de moi, très très noire, que je n'avais jamais vue ou osé regarder en face.

J'ai un petit chien depuis peu de temps. Il est adorable, c'est un véritable amour. Mais comme tous les petits chiens, il est parfois malpropre et turbulent. L'autre jour, je l'ai surpris à faire ses besoins à un mètre de moi, alors que d'habitude, il fonce au jardin pour se soulager. Il s'est ensuite directement enfui dans son panier, sachant qu'il avait mal fait. J'étais excédé, je l'ai saisi et secoué en le serrant très fort, presque au point de l'étrangler. Et plus je le serrais et plus ca me faisait du bien. Cette sensation-là, au fond de mes tripes, a rejeté tout au fond de moi ma conscience qui me commandait d'arrêter immédiatement. Ses yeux implorants me fixaient tandis qu'il ne se débattait même pas pour se libérer. Cela n'a duré qu'un instant car j'ai relâché mon étreinte et mon pauvre chien s'est blotti au fond de son panier, tout penaud et terrorisé. J'aurais pu le tuer, il se serait laissé faire en m'implorant du regard.

C'était la première fois, d'aussi loin que je me souvienne, que je maltraitais un animal. Les nombreux chats que j'ai eu n'ont jamais eu à se plaindre de moi, jamais. Et là... Pourquoi ? Pourquoi ce sentiment de jouissance alors que je sentais que j'avais sa vie entre les mains et qu'il était entièrement soumis, envers et contre toute douleur. Mon pauvre chiot, je m'excuse. Je me suis juré après cela de ne plus jamais lever la main sur lui et je pense que je pourrai tenir ma promesse.

Mais cela n'enlève en rien et n'excuse en rien ce que j'ai ressenti, ce sadisme que j'ai déjà éprouvé par le passé mais dans des circonstances différentes et non physiques. Je hais cela en moi. Cela ne se montre pas souvent, mais j'aimerais savoir d'où cela provient. Est-ce simplement un déchargement de ma propre souffrance, de mon propre étouffement ? Je souffre quotidiennement alors je suis soulagé lorsque je vois la souffrance dans mes mains ? Je ne suis pas mauvais à ce point, le fond de mon être n'est pas orienté vers le mal, la souffrance et la cruauté. Oh non, au contraire. Alors pourquoi ? Comment puis-je extraire cette boule de cruauté qui se terre au plus profond de mon ventre ? L'ignorer ou même la a combattre n'est pas suffisant, il me faut aussi la détruire, maintenant que je sais qu'elle est là.

N'empêche... un type m'a dit un jour que j'avais en moi certaines fibres noires, du type de celles qu'on pouvait trouver chez les inquisiteurs. Quelques siècles plus tôt, me serais-je retrouvé à torturer des femmes en toute impunité, le sourire aux lèvres ? Non, qu'importe comment cette boule noire est entrée ou a été créée en moi, je ne la laisserai pas faire. Elle n'est ni un idéal, ni un bienfait, c'est un concentré de Noirceur. Je vais me battre...